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La contrebasse


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Or donc, je joue de la contrebasse ! En réalité, je joue de beaucoup d'autres instruments, mais la contrebasse est le seul que j'ai officiellement appris, à l'aide d'un professeur, M. Camille Doore, aux académies de Schaerbeek et de Berchem-Sainte-Agathe.

C'est une vocation tardive. Mes premiers contacts avec la contrebasse datent de l'époque à laquelle j'accompagnais Robert, principalement à la guitare. Lors d'un concert à Perwez, joué en plein hiver dans des conditions impossibles (salle non chauffée, 5 spectateurs…), nous avons rencontré après le concert Marc Henne. Il était à l'époque avant tout flûtiste, mais se mettait à la contrebasse. Il devint à son tour accompagnateur de Robert, et j'avoue que sa contrebasse m'impressionnait beaucoup, d'autant plus que je ne savais rien en faire ! Marc participa plus tard au Quatuor de contrebasses de Bruxelles et à d'autres orchestres.

Cela se passait vers 1975, mais ce n'est qu'en 1981 ou 1982 que je me suis décidé à apprendre la contrebasse... et tant que j'y étais j'allais aussi apprendre le solfège !

Encore fallait-il pour cela posséder une contrebasse (du moins, c'est ce que je pensais naïvement : en réalité, il existe des possibilités de location de contrebasse, et cette formule est à conseiller à tout débutant). Je dois dire que j'ai eu beaucoup de chance : j'ai ouvert le journal Vlan de la semaine, j'y ai vu une annonce pour une contrebasse, j'ai pris contact et deux jours plus tard, j'achetais la dite contrebasse pour la "modique" somme de 20 000 francs belges, soit un peu moins de 500 €. Le vendeur était un violoniste qui avait voulu se mettre à la contrebasse, mais qui avait vite remarqué que cela détruisait son jeu au violon.

C'est une contrebasse en bois blanc. À ce titre, elle peut difficilement s'insérer dans un orchestre officiel : les contrebasses brunes y sont mieux-venues !

 

De plus, elle est "recomposée" ! Apparemment, la caisse vient de Tchéquie et serait relativement récente. Mais le manche est plus ancien, avec une particularité : la tête est très lourde, ce qui fait que la caisse se soulève quand elle est déposée sur le sol.

Un soir, juste avant un concert de Gaïa, ma contrebasse était posée sur mon tabouret. Un technicien a soulevé un fil passant en dessous de celui-ci, et l'instrument est tombé, en se cassant le manche ! Cela fait un choc, tant pour la contrebasse que pour le contrebassiste ! Mais l'assurance de l'organisateur a joué son rôle, et j'ai pu avoir un nouveau manche, avec l'ancienne tête. J'ai également demandé au luthier, M. Pascal Gilis, de refaire la touche, ce qui m'a permis au bout du compte d'avoir un meilleur instrument.



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Il faut dire les choses comme elles sont : ce n'est pas une contrebasse extraordinaire, pas plus d'ailleurs que je ne suis un contrebassiste extraordinaire ! Mais les deux vont bien ensemble !

Mais finalement, qu'est-ce que c'est, une contrebasse ? C'est l’instrument le plus grave et le plus grand de la famille des cordes : elle sonne à l’octave grave du violoncelle. Certains la considèrent comme l’héritière des violes du XVIIe siècle dont elle a repris l’essentiel de l’apparence, notamment les "épaules tombantes" ; d'autres estiment qu'elle est directement issue de la famille des violons, arguant du fait qu'une gravure de 1580 représente une des premières contrebasses de violon en France et que par ailleurs on a retrouvé une grande quantité d'instruments qui ne peuvent pas être de la famille des violes de gambe de par leur facture et qui pourtant sont les ancêtres des contrebasses actuelles. Moi, j'avoue que je n'en sais rien et que je m'en moque éperdument.

Par contre, tout le monde s'accorde pour dire que la contrebasse est un instrument difficile à jouer, notamment parce que les écarts considérables imposés à la main gauche par ses dimensions ne permettent pas la même vélocité qu'avec un violon ou un violoncelle. C'est vrai que ce n'est pas un instrument facile, mais c'est le seul où on a l'impression de tenir une femme dans ses bras ! On peut la chatouiller, quand on joue en pizz, ou la caresser avec son archet.

Aujourd'hui, je n'en joue plus vraiment d'une part parce que mon côté artiste est aujourd'hui plus concentré vers l'écriture de mon blog Réverbères que vers la musique. D'autre part, je souffre un peu d'arthrose, notamment au petit doigt de ma main gauche. Il est vraisemblable que cette arthrose douloureuse soit liée aux années où mes doigts ont poussé sur ces grosses cordes de basse. Si la douleur aujourd'hui s'est atténuée, j'avoue que je n'ose pas trop me relancer dans ce qui en est peut-être la source !

Cela dit, il y a quand même quelques génies de la contrebasse qui font des trucs incroyables, que ce soit en classique ou en jazz. Il serait impossible ici d'être exhaustif, alors voici seulement quelques coups de cœur.

Bernard Salles
Jean-Sébastien Bach - Suites pour contrebasse seule N°I - II - IV
Gallo CD-1013

Il s'agit en fait des Suites pour violoncelle de Bach, qui ont été retranscrites pour contrebasse. Un délice !

Red Mitchell
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Caprice CAP 21313

Red Mitchell est un américain décédé en 1992. Ce CD contient aussi des morceaux joués au piano, mais c'est surtout sa "Bass Suite-Sweet Bass" qui vaut le détour : 20 minutes de basse jazz seule, avec quelques psalmodies. Un bijou.

Günter Klaus, avec Gisèle Herbet
Duo Baroque
Bayer Records 100 338

Un duo Contrebasse et Harpe, plein de nuance, de douceur, de tendresse.
Œuvres de Frescobaldi, Eccles, Beethoven, Parish-Alvars et Françaix.

Günter Lenz, avec Wolfang Lackerschmid
Live conversation
Inak 852 CD - LC 7703

Une conversation entre un vibraphone et une contrebasse. Un véritable dialogue, enregistré en public le 12 octobre 1984.

Edgar Meyer, avec Mark O'Connor et Yo-Yo Ma
Appalachian Journey
Sony Classical SK 66782

Edgar Meyer est un contrebassiste classique, mais qui adore les rencontres tant de musiciens que de musiques. Les trois instruments à cordes visitent ici une musique populaire, avec une harmonie rarement rencontrée. Merveilleux !

Renaud Garcia-Fons , avec 10 autres musiciens
Oriental Bass
ENJA Records ENJ-9334 2

Le travail de Renaud Garcia-Fons est extraordinaire. La contrebasse prend avec lui une autre dimension où la mélodie prime avant tout. Une œuvre aux frontières des musiques occidentale et orientale. Un bijou à découvrir d'urgence.

Quatuor de contrebasses de Bruxelles
Pavane Records ADW 7254

Rien de plus impressionnant qu'un quatuor de contrebasses. Il y en a plusieurs de par le monde, mais vive celui de Bruxelles !
Œuvres de Bottesini, Alt, Prokoviev, Joplin, Vanherenthals, Demesmaeker.

L'orchestre de Contrebasses
Transes Formations
Musica Guild MG 08985.5

Six contrebasses dans un spectacle de danse et de musique. Une musique forte, puissante, dansante, étonnante.

André Klenes
Adam's Dream (Chamber CH CD 303) & Spring Tide (Chamber CD 309)

Une mention spéciale pour André Klenes, contrebassiste belge qui présente des compositions originales entre le classique et le jazz, jouées par un String Quintet. Musique envoûtante, pleine d'émotion et de densité. À découvrir d'urgence !

 

Pour terminer, on trouve sur Internet toutes sortes de choses à propos de la contrebasse. Quelques liens :

  • Aspects de la contrebasse solitaire, mémoire de maîtrise d'Anne Salliot : une étude complète sur la contrebasse ! Ça vaut le coup !
  • un nouveau site sur la contrebasse, bien documenté (septembre 2005) ;
  • l'ABCDF, Association des Bassistes et Contrebassistes de France, avec de nombreux liens et un forum intéressant ;
  • le site de Gerald Muller, où l'on trouve notamment des partitions pour contrebasse ;
  • le site de Thierry Barbé, pas génial sur un plan graphique, mais qui contient toutes sortes d'informations intéressantes sur l'instrument et sa technique de jeu ;
  • et enfin un site qui n'est constitué que de plus de 150 liens en rapport avec la (contre)basse (tous en anglais).

 


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