Qu’est-ce qui fait vivre la vie
Qui nous porte au-delà de nous
Qu’est-ce qui nous rend fou
Qui nous donne autant d’envie
Y a le vent dans les bois
Qui murmure la douceur
Ou montre sa fureur
En donnant de la voix
Y a la pluie qui chagrine
Quand le temps est pourri
Mais qui nous rafraîchit
Quand le soleil décline
Y a le soleil du monde
Qui fait chauffer les corps
En se montrant plus fort
Que la mort moribonde
Y a l’eau de l’océan
Ou d’une petite rivière
Qui chante la lumière
D’un monde éblouissant
Y a les yeux d’un enfant
Qui découvre une fleur
En oubliant sa peur
De devenir un grand
Y a les mains de sa mère
Qui caressent son front
Sans lui faire de sermon
Sur la peur de la terre
Y a la force de l’homme
Qui lui dit le chemin
Pour qu’il trouve le moyen
D’être un jour autonome
Y a le cœur de l’amant
Qui donne le plaisir
De ne pas se suffire
Pour vivre pleinement
Y a la trace d’une larme
Dans les yeux de l’ami
Qui se fait du souci
Lors d’un départ aux armes
Y a le regard aigri
De ce père qui s’inquiète
Quand son fils le rejette
Se sentant incompris
Y a ce brin de tristesse
Quand la terre se révolte
De manière désinvolte
En montrant nos faiblesses
Y a cet abattement
De se sentir vidé
Avant de retrouver
L’insouciance de l’enfant
Y a la vie de la source
Qui fait naître la mer
Y a la joie populaire
Au terme de la course
Y a la musique du temps
Qui berce le voyage
Y a tous ces témoignages
Qui parlent du printemps
Y a le cœur séducteur
Qui efface tous les doutes
Y a l’ami qui écoute
Quand on croise le malheur
Y a l’amour du vivant
Qui nous ouvre les yeux
Sans besoin d’avoir Dieu
Pour écouter le vent