j'ai
déshonoré ma mère un soir d'été
il fallait que cela arrive un jour
car c'est ainsi que le soleil se lève
sur l'horizon de notre faiblesse
puis
j'ai marché le long de nos routes
dénichant quelques roses de lumière
j'y ai caressé tant de merveilles
que les mots eux-mêmes devenaient silence
enfin
à force de perpétrer la rencontre
de remuer un peu l'enlisement des curs
j'ai fini par considérer que ces égarements
étaient bel et bien ma propre vérité
et
c'est alors que la pluie s'est réveillée
que les bouts de cordon se sont raccourcis
et que délaissé dans ma fureur d'amour
j'ai creusé un peu plus bas la rancur
il
y a toujours la vie quelque part
et sans doute l'odeur de la terre réapparaîtra
mais dans ma lassitude je sais maintenant
que rien n'est plus nu que l'espoir de foi.