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Sixième trouble

Sarina voulait réussir
sa recherche infinie
de la vérité
mais elle ne le pouvait pas
car elle se rappelait
l'illusion de la fraîcheur
qu'avait enrobée
un jour
sa tendresse douce

et puis
il y avait les autres
qui ne voulaient pas que Sarina
trouve la vérité
car ils n'étaient pas la vérité
et que les autres
voulaient que la belle Sarina
les trouve

ils n'y comprenaient rien
à la recherche de Sarina
quelle drôle d'idée
que de vouloir trouver la vérité
alors qu'il y a l'argent
alors qu'il y a la drogue
alors qu'il y a la médisance
alors qu'il n'y a rien de vrai
dans tout cela

Sarina voulait trouver
la vérité
la vraie vérité
elle ne savait pas comment faire
elle se moquait totalement
des erreurs de l'épistémologie
ce qu'elle voulait
c'était la vérité
et rien d'autre

à côté de cela
elle passait son temps
à attendre le temps de l'attente
parfois elle regardait son corps
frais comme la naissance du jour
vrai comme l'éclosion de la nuit
elle regardait ses jambes
mystérieuses et tendres
elle regardait ses seins
timides et mélodieux
elle regardait son visage
doux et pur
elle regardait ses cheveux
longs et langoureux

parfois aussi
elle imaginait un arbre de plume
au sommet de l'arbre une enclume
sur cet engin un anglais
sur celui-ci une souris
sur cette bête un galet
sur cette pierre un peu de riz
elle imaginait les grains de riz
s'éparpiller dans du glycérol
et imiter le chant du canari
qui parfois pleure à l'école
sous l'héritage hermétique
d'un cocktail monolithique
elle imaginait cette sensation
elle oubliait toutes les traditions
et recevait l'étoile amarante
que délimitte cette forteresse
dans la folie gourmande
des innocentes caresses

et jour après jour
les jours s'égrenaient
le long de la chanson de Sarina

mais elle ne trouvait pas la vérité
car les autres ne le voulaient pas
c'est alors que Sarina
a pleuré pour la première fois
et que sans un sourire
elle a refermé la porte
de ses yeux profonds et infinis
sans un sourire
elle est partie.